Paysage dans l’oubli s’imagine tel un oratorio où l’action théâtrale se mêle à la musique. Il porte sur le silence et l’absence d’une mémoire à la fois familiale et culturelle. Le poème se veut être une quête, dont les strophes seront nourries par les visions du Việt Nam d’aujourd’hui, tandis que le passé – chanté – sera reconstitué à partir des mémoires retrouvées. Qu’est-ce qui nous relie à une terre? Quel rapport entretient-on avec ses racines? Qu’est-ce qui nous rattache à un pays plus qu’à un autre?
L’histoire d’Olivier Dhénin Hữu est liée à l’exil, ses aïeux sont de cette colonie qui se nommait « Indochine »; sa mère a quitté Saïgon quelques années après les accords de Genève en 1959, au début de la Guerre des Américains. Déracinée, elle a dû contre son gré rompre tout lien avec son pays natal. Cet Orient extrême n’a cessé de hanter la pensée d’Olivier Dhénin Hữu et de nourrir un questionnement sur la notion de l’ailleurs et de l’origine. À cette histoire invisibilisée, à cette mémoire de l’exil et du dépaysement, l’artiste veut poser question.
Née à Kinshasa dans un pays que l’on appelait autrefois Zaïre, seuls se sont figés dans la mémoire de Nigji Sanges des « paysages », des parfums, des visages devenus mirages, des bribes de langue et de chansons populaires, qu’elle a connus enfant et qu’elle a, sans doute inconsciemment, voulu saisir, de peur de les oublier. Curieusement, la musique, par sa nature et sa puissance évocatrice, a permis de maintenir une forme de lien vivant avec l’ici devenu ailleurs, et c’est peut-être à travers ces circonstances qu’elle est restée depuis fondamentale et primordiale dans sa vie.
À travers le prisme d’une histoire de famille, des millions d’autres y trouvent écho. L’ouvrage dépeint en toile de fond une expérience universelle : un exode qui en fait résonner tant d’autres avec des réalités multiples – peu importe l’espace-temps, les raisons politiques, familiales ou culturelles. Il aborde aussi l’amnésie volontaire ou involontaire, où une transmission a été omise, résultant parfois d’un passé trop douloureux que l’on préfère éteindre plutôt que raviver par le récit et la parole. La plaie béante, mais dissimulée, est anesthésiée par le silence et le passage du temps.
DISTRIBUTION ET INSTRUMENTATION
(Distribution en cours)
Mise en scène et scénographie: Olivier Dhénin Hửu
Lumière: Anne Terrasse
Dramaturgie: Émilien Ruf
Costume: Hélène Vergnes
Régie artistique: Thibaut Lunet
Mezzo-soprano: Anne-Marine Suire
Baryton: Aimery Lefevre
Chants et percussions vietnamiens
Orchestre: TBD
Électronique: TBD
DESCRIPTION
Durée: 2h30
Création mondiale: Hô Chi Minh City – Vietnam
(In residence in Hô Chi Minh-City as part of the Villa Saïgon programme of the Institut Français 2021/22)
COMMISSION AND PRODUCTION
Institut français, Compagnie Winterreise
Maison d’Edition: TBD
PERFORMANCES
TBD